La Commission européenne adopte une exemption partielle aux obligations de jachères en 2024
Cette exemption était réclamée par une partie des agriculteurs lors des grandes manifestations de janvier dans plusieurs pays européens. Un repos essentiel pour la biodiversité et la santé des sols. Quand elle n’est pas cultivée, la terre se régénère naturellement, fixe l’azote et le carbone, ce qui garantit, lors de sa remise en culture, de meilleurs rendements.
Une pratique vertueuse pour les défenseurs de l’environnement qui y voient un compromis entre les intérêts économiques et la nécessaire protection de la biodiversité. Un manque à gagner, pour certains agriculteurs qui militaient pour cette exemption. La Commission européenne avait déjà suspendu complètement en 2023 cette condition pour produire davantage et compenser les perturbations de l’offre céréalière ukrainienne et russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
Et une majorité d’États membres, dont la France, plaidaient vigoureusement pour reconduire cette exemption. L’assouplissement sera valable uniquement cette année, précise le règlement publié au Journal officiel de l’Union européenne (UE). L’Italie a voté contre, comme trois autres pays.
Faute d’approbation des États membres, la Commission gardait la possibilité de trancher seule. Les États peuvent désormais appliquer cette dérogation à leurs agriculteurs, mais ce n’est pas une obligation. « Je m’engage à ce que cette décision précipitée et immature ne soit pas appliquée en Allemagne », a réagi la ministre allemande de l’Environnement, Steffi Lemke.
À l’inverse, le ministre français de l’Agriculture Marc Fesneau s’est « réjoui » d’une « dérogation simplifiant l’atteinte des objectifs environnementaux liés à la PAC, sans les remettre en question ». Mais cette exemption partielle de jachère a un coût. Cultiver un sol peu fertile n’offre aucune garantie de rendement et affecte la biodiversité.
« Cette revendication de la part de la FNSEA en France et du Copa-Cogeca en Europe est incohérente et ne se justifie pas. On a sacrifié l’écologie et l’économie des petits agriculteurs.