Les habitants de Khan Younès retrouvent leur ville dévastée par la guerre: «Il n’y a plus de fenêtres».

Les habitants de Khan Younès, comme une grande partie de la population de l’enclave palestinienne étaient jusque-là réfugiés dans la ville voisine de Rafah, relativement épargnée par les combats. Mais avec le départ des troupes israéliennes, nombre de Gazaouis préfèrent réoccuper leurs maisons dévastées à Khan Younès, plutôt que de rester sous les tentes. C’est la première fois qu’elle retourne dans sa ville depuis le retrait des troupes israéliennes du sud de la bande de Gaza. Elle filme tout.

L’arrivée dans son quartier se fait au son des gravats qui craquent sous ses pieds. Chez elle, tout est sens dessus dessous. Les placards sont détruits. La totalité des fenêtres de l’appartement ont été soufflées par les déflagrations.

Au sol, il y a du verre partout. « On va nettoyer et réparer avec mon frère. On va mettre du plastique sur les fenêtres. On va essayer de réparer la porte.

On verra… », poursuit-elle. Asma s’aventure sur le balcon. En face de chez elle, l’immeuble est éventré. Elle aperçoit d’ici Khan Younès, maintenant devenue une ville fantôme.

Comme Asma, d’autres habitants de Khan Younès réfugiés à Rafah sont venus en éclaireurs. «Certains, principalement des hommes, ont déjà passé la nuit d’hier à Khan Younès. Mais pour les femmes et les enfants, on va encore attendre deux ou trois jours», raconte Asma. L’objectif ?

S’assurer que les troupes israéliennes sont bien parties, affirme la jeune femme. Pour elle, la situation à Rafah est «invivable». «On est obligés de rentrer chez nous. À Rafah, il y a trop de monde».

Et d’ajouter : «[À Khan Younès], on n’aura pas d’électricité, pas d’eau, pas d’internet mais au moins on sera chez nous». Après cette brève visite à Khan Younès et avoir constaté les dégâts de son appartement, Asma est retournée à Rafah «le temps de remettre l’appartement en état». Ensuite, la jeune femme n’espère plus qu’une chose, s’y installer de nouveau avec ma famille. La défense civile de la ville a lancé un appel aux Nations unies lundi pour obtenir des engins afin de dégager les corps, dont la plupart sont, selon elle, en état de décomposition avancée.

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