L’agence Fitch abaisse la perspective de la note souveraine de la dette chinoise à «négative».
Une décision qualifiée de « regrettable » par Pékin. Autrement dit, les risques pour les finances publiques sont plus importants dans une économie chinoise encore fortement dépendante de l’immobilier et en transition vers un modèle de croissance que le gouvernement considère comme plus durable.
Ce constat, évidemment, le ministère chinois de l’Économie ne le partage pas. Pour Pékin, les risques liés aux dettes des gouvernements locaux sont donc contrôlables et les médias officiels voient surtout que le pays conserve un A+ pour sa note de crédit, en raison dit l’agence financière de son « économie vaste et diversifiée », de son « rôle clé dans le commerce de marchandises mondial », de ses « finances extérieures robustes » et d’un yuan désormais monnaie de réserve.
En décembre dernier, Moody’s avait lancé un avertissement de déclassement sur la note souveraine chinoise, pointant déjà les dettes locales et la crise immobilière. Ce mercredi, certains sur les réseaux sociaux réagissaient avec humour à la protestation du ministère.
« Ils auraient dû dire que Fitch n’a rien compris aux “nouvelles forces productives” [nouveau concept du président chinois pour relancer l’économie, NDLR] », ironisaient-ils. À noter encore que le mois dernier, Pékin a fixé un objectif de croissance économique de 5 % pour 2024, un objectif ambitieux difficile à atteindre de l’aveu même des dirigeants.
Fitch prévoit de son côté que la croissance chinoise ralentira à 4,5 % en 2024, contre 5,2 % l’an dernier.