Le Parlement européen adopte le pacte asile et migration
Depuis trois ans et demi, les députés ont négocié longuement pour réformer le système actuel en place depuis plus de vingt ans et très critiqué par les pays du continent. Le pacte asile et migration a été adopté par les députés ce mercredi. Cette politique migratoire européenne est le fruit d’un difficile compromis sur un sujet qui alimente tensions et divisions entre les Vingt-Sept depuis des années.
*« Nous sommes face à nos responsabilités »*, a déclaré dans l’hémicycle l’eurodéputée française Fabienne Keller (Renew Europe, centristes et libéraux), estimant que voter contre ce pacte était *« offrir une victoire à l’extrême droite européenne »*. *« Ce pacte ne résoudra pas tout, mais c’est un pas en avant, un pas de géant »*, a encore estimé l’élue, rapporteure de l’un des règlements clés, portant sur les procédures d’asile. Le vote a été serré, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
Sur les dix textes votés par les eurodéputés, deux l’ont été avec une très faible majorité, une trentaine de voix seulement sur plus de 700 députés. Cette réforme « permet la solidarité entre les États européens. Elle limite la migration irrégulière et soulage enfin les pays qui sont particulièrement touchés », a dit le dirigeant allemand, Olaf Scholtz, saluant un « pas historique indispensable ».
Cette politique est vivement décriée par les ONG de défense des droits humains. Quelque 161 d’entre elles, dont Human Rights Watch, Amnesty International, l’International Rescue Committee, ou encore Oxfam, avaient appelé les eurodéputés à rejeter le Pacte, s’inquiétant des « détentions de familles avec enfants » et une « criminalisation » des exilés.