Épidémie de dengue au Brésil: Utilisez-vous Wolbachia pour combattre l’épidémie de dengue?

Le Brésil fait face à une épidémie de dengue sans précédent. Plus de deux millions de cas ont déjà été recensés depuis le début de l’année, et le ministère de la Santé estime que le pays atteindra les 4,2 millions de cas d’ici la fin de l’année. Dans ce contexte, et alors que le vaccin n’en est qu’à ses débuts, la bactérie Wolbachia pourrait être la solution.

Une bactérie qui, transmise aux moustiques Aedes aegypti, porteurs de la dengue, inhibe la propagation du virus. Alors des scientifiques ont pris cette bactérie de la mouche des fruits, la drosophile, et l’ont insérée dans les œufs de l’Aedes aegypti. La bactérie se transmet de la femelle à son enfant, et c’est la raison pour laquelle la méthode est pérenne.

En partenariat avec le ministère de la Santé, cinq villes en font l’expérience et sept autres commenceront en 2024. Un choix politique, car c’est un investissement pour les mairies : « Aujourd’hui, nous calculons que la méthode coûte entre 30 et 50 reais – soit de 6 à 10 euros – par habitant. Mais ce n’est pas une somme à payer par an.

La dépense est faite une fois pour toutes », précise encore Diogo Chalegre. L’expérience a commencé en 2015, quartier par quartier. Et les chiffres sont positifs : les cas de dengue ont été réduits de 70 %.

Pour que la ville soit couverte, les “wolbitos” doivent être lâchés dans les rues de la ville. Ce qui peut parfois effrayer les habitants. Les habitants trouvaient ça bizarre, ils disaient “mais il y a déjà plein de moustiques ici, vous allez en amener encore plus ?”

Mais on expliquait que les moustiques qu’on allait lâcher nous permettraient d’en finir avec la dengue. Raïssa Vieira est agent communautaire de santé dans la favela de Atalaia à Niteroi. Elle a fait ce travail d’information auprès des habitants.

Car dans les favelas, les risque de prolifération de la dengue sont encore plus importants : « Les maisons sont très proches les unes des autres, il n’y a quasiment pas de système d’assainissement. Il y a des égouts à ciel ouvert, de l’eau stagnante, des trous dans la rue où l’eau peut s’accumuler. À 73 ans, Bertoldo et sa femme Rita entretiennent parfaitement leur maison : « Après la pluie, il faut faire un grand ménage à cause de la dengue.

Nettoyer les siphons, les gouttières. J’ai déjà préparé l’échelle pour aller nettoyer la gouttière », raconte Bertoldo. Mais ces habitants regrettent l’irresponsabilité de leurs voisins, qui ont des citernes ouvertes et pourraient devenir des foyers de moustiques.

Selon eux, c’est à l’État et aux municipalités d’investir davantage dans une campagne d’information et de sensibilisation, car la dengue est l’affaire de tous les citoyens.

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