La France en temps de guerre économique : Emmanuel Macron’s practical work in Bergerac.
Au programme de la réunion : l’économie de guerre et la souveraineté française en matière de défense. Le chef de l’État a convoqué une réunion de travail avec les capitaines des industries de défense dans un contexte de guerre en Ukraine.
Le monde dont nous parlons, il ne s’arrêtera pas si demain la guerre se termine, parce qu’il y a un réarmement massif de la Russie et parce que vous voyez partout en Europe les dépenses militaires, les commandes augmenter, a martelé le chef de l’État. Le site était quasiment à l’arrêt depuis la fin de la Guerre froide.
En raison de la forte demande pour la poudre et les explosifs liée notamment à la guerre en Ukraine, une nouvelle unité de production va transformer la société Eurenco. L’usine produira 1,2 million de charges modulaires en 2026 contre 500 000 actuellement.
De 200 salariés au début de la guerre en Ukraine, elle va passer à 450 l’année prochaine pour répondre à un carnet de commandes déjà plein. Le site de Bergerac va multiplier par dix sa production de poudre de gros calibre, devenant ainsi l’exemple parfait de ce qu’Emmanuel Macron appelle l’économie de guerre, mais un passage en économie de guerre qui se fait au moment où les finances du pays sont dans le rouge.
Le chef de l’État fait un calcul très simple : Eurenco est un modèle du genre, plus d’emplois, une économie locale relancée, et donc un bon moyen de sortir de l’ornière budgétaire. L’Élysée assure qu’il n’est pas question de toucher au budget des armées.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie qui accompagne Emmanuel Macron, agace en ce moment le président de la République en raison de son alarmisme sur l’état des finances du pays. Les deux hommes ont pris le même avion pour venir ici, peut-être une mise en scène d’une opération de rabibochage.
Une séance de travail avec des PDG d’industries d’armement françaises est prévue à l’agenda pour faire le point sur l’état d’avancement des entreprises sur l’économie de guerre, et évoquer la suite des transformations à adopter dans le contexte géostratégique actuel.